De Politologue à Amoureuse de la Nature
Par Betty Cynthia Baidoo
« C’est par la foi que nous voyons la gloire à laquelle tu nous ramèneras, nous qui avons méprisé la croix pour le prix que tu as fixé pour nous. »
― Charles Wesley, recueil de chants méthodistes, numéro 411
Un jour, un amoureux de la nature a écrit : « Vivez chaque saison comme elle passe ; respirez l’air, buvez la boisson, goûtez les fruits, et résignez-vous à l’influence de la terre. » C’est ainsi que j’apprécie et que je vis la nature depuis que j’ai appris à quel point il est facile de la contempler.
Mon nom est Betty Cynthia-Baidoo. Permettez-moi de partager avec vous mon expérience avec A Rocha et la nature. En grandissant, je n’étais pas particulièrement une amoureuse de la nature. Bien que nous ayons des manguiers et des goyaviers à la maison, je ne connaissais pas leur importance sauf pour les fruits que mes frères et sœurs et moi savourions. En ce qui concerne les animaux, j’avais très peur des insectes et autres mammifères sauvages. Ma phobie des animaux était si forte que je ne voulais pas m’en approcher. Si quelqu’un m’avait dit que je travaillerais un jour dans le secteur de l’environnement, je lui aurais demandé de regarder à nouveau dans sa boule de crystal ! Je me souviens que lorsque j’étais enfant au Ghana, ma famille m’avait emmenée au zoo de Kumasi, une visite que je considérais (à l’époque) comme une perte de temps totale. Je me demandais : « … alors on a fait tout ce chemin juste pour voir des animaux ? » J’étais loin de me douter que je me trouverais un jour dans un environnement qui me rapprocherait autant de toute la nature.
Au lycée, je m’intéressais aux matières littéraires. J’étudiais l’Histoire, le gouvernement, la littérature et la langue ghanéenne. Lorsque le moment était venu de faire des études supérieures, j’ai choisi les Sciences Politiques et l’Environnement. Bien que je ne sois pas passionnée par ce dernier, l’alternative –l’Economie- était une matière trop difficile ! Plus tard dans ma vie, j’ai fini par apprécier ce choix, et j’ai pensé que Dieu me poussait à prendre soin de sa Création.
Ma transformation épique s’est produite pendant mon Service National obligatoire avec A Rocha Ghana. J’ai été affectée en tant qu’administrateur dans une organisation gérant divers projets de conservation. Je m’intéressais à l’engagement communautaire et à la manière dont la sensibilisation à la conservation était utilisée pour encourager les gens à prendre soin de leur environnement. Je n’avais encore que peu d’intérêt pour les animaux jusqu’à ce qu’on me propose de participer à un cours d’Ecologie sur le terrain. Il s’agissait d’un programme d’une semaine destiné aux personnes souhaitant faire carrière dans la Conservation, qui se déroulait au Sanctuaire des papillons de Bobiri, dans la région d’Ashanti au Ghana. Je n’oublierai pas de sitôt cette expérience au plus près de la nature !
Grâce au programme d’étude sur le terrain, ma peur des papillons s’est transformée en amour pour eux. J’étais fascinée par la façon dont notre nourriture était produite au travers de pollinisateurs tels que papillons et abeilles. J’ai beaucoup appris sur la nature, son importance pour les humains et la façon dont les activités humaines la détruisent. Mes collègues m’ont apporté un soutien incroyable, et m’ont fait participer à de nombreux aspects du travail de conservation, bien au-delà de mon rôle d’assistante administrative, et m’ont montré que je pouvais faire la différence.
En réfléchissant à la façon dont ma carrière s’est déroulée, et à la manière dont ma foi a grandi grâce à mon travail avec A Rocha, les paroles de l’un de mes hymnes préférés, « Head of Thy Church Triumphant » de Charles Wesley, me viennent à l’esprit : « Par la foi, nous voyons la gloire à laquelle tu nous rendras, la croix que nous méprisons pour le prix élevé que tu as placé devant nous ». La lutte pour la conservation est en effet au cœur de notre salut. Si le Christ a payé le prix fort pour nous sauver, je dois m’efforcer et contribuer à la restauration de la terre, de plus en plus endommagée par notre quête humaine du « développement », afin que nous puissions voir la gloire de Dieu briller sur nous, maintenant et pour toujours.
Betty Cynthia Baidoo est la responsable administrative d’A Rocha Ghana. Elle fait partie de la famille A Rocha et sert dans cette capacité depuis huit ans.
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