11 juillet 2016 | Peter Harris | 0 commentaires

Réellement l’amour pour la nature

Alain de Botton a écrit un article très perspicace sur la façon dont nos moments les plus romantiques nous conduisent dans une impasse relationnelle. Il a remarqué comment la lecture exaltante d’Emma Bovary dans son enfance lui a donné une vision extrêmement peu réaliste du vivre ensemble. Son article est centrée sur la question suivante :

« Les représentations de l’amour dans notre culture sont profondément erronées d’un point de vue psychologique. Le fait que nous ne sachions pas vraiment aimer – selon des statistiques portant sur la rupture – est un problème qui peut être attribué à la culture… il nous manque des éléments importants comme la sagesse, le réalisme et la maturité. Nos histoires d’amour nous captivent trop au point d’attendre des choses de l’amour qui ne sont ni possibles ni pratiques. »

Etant marié depuis quarante ans cette année et travaillant pour A Rocha par amour pour Dieu et sa création depuis trente-trois ans, Il m’a fait réfléchir à la question et je sais qu’il est là.

Greta Garbo et Melvyn Douglas dans Ninotchka (1939)

Greta Garbo et Melvyn Douglas dans Ninotchka (1939)

Il est maintenant évident pour les croyants et pour les autres personnes que ce n’est pas la technologie mais plutôt un changement fondamental dans nos désirs profonds, qui nous permettra de venir en aide aux habitants et aux espèces de la terre afin qu’ils puissent survivre aux terribles agressions que nous leur imposons. Mais nous devons vraiment réfléchir à la signification du terme « aimer la nature ». Qu’est-ce que cela veut vraiment dire? C’est quoi réellement l’amour ?

Certaines personnes sont compliquées, faibles, et difficiles, juste comme nous le sommes tous, c’est pourquoi les récits bibliques montrent que les mêmes causes de nos ruptures peuvent aussi affecter toute la création. C’est notre relation rompue avec Dieu qui nous a aveuglés au moment d’établir d’autres relations. Aussi, si nous devons continuer à œuvrer pour la restauration de sa création, nous devons aller au-delà de vagues preuves d’amour ou de la contemplation régulière d’images de guépards bondissant dans les plaines au son des violons ou des tambours. Un engagement tenace, réaliste, sage, compréhensif, en lien avec la communauté nous mènera là où la préservation de la nature joue un rôle fondamental.

D’un point de vue écologique, notre défi consiste à recourir à des engagements solidement fondés pour pouvoir résister sur le terrain pendant plusieurs années, que ce soit par exemple dans les forêts humides et infectées d’insectes ou sur des terres gelées et hostiles. Du côté des décideurs, les politiciens ou investisseurs devront faire le choix de sacrifier certains de leurs profits financiers afin d’atteindre des indicateurs de croissance et de succès encore plus larges et sages.

C’est pour cela que nous disons “oui” à l’amour pour la nature, mais ne nous sommes pas dupes sur le vrai sens de l’amour. Au lieu d’avoir une vision illuminée et de courte durée sur la beauté de la terre ou de se concentrer sur nos gestes héroïques, nous pourrions nous pencher sur la passion sacrificielle de Jésus que l’Eglise montre dans le monde entier. Suivre ce chemin nous mènera à une sagesse profonde même si nous passons par des moments très difficiles.

De Botton conclut,

« Nous devons simplement voir l’évolution de nos relations de façon plus réaliste, nous raconter des histoires qui simplifient les problèmes et nous montrent une façon plus intelligente et utile de les surmonter ».

Il est assez curieux que ce soit souvent pour cette raison que les gens d’A Rocha lisent les récits de la Bible, nous soutenant ainsi dans notre lutte au quotidien pour la conservation de la nature et dans notre amour pour la création.

Traduction : Ejila Makangu / Catherine Pizani

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Catégories: Réflexions
Mots clés: amour conservation culture
Sur Peter Harris

Peter et Miranda s’ont déplacé au Portugal en 1983 pour établir le premier centre d’études sur le terrain d’A Rocha. Ensemble avec leurs quatre enfants, ils vivaient au centre depuis douze ans jusqu’en 1995 lorsque le travail a été consacrée à un leadership national. Ils ont ensuite déménagé à établir le premier centre A Rocha France près d'Arles, et y ont vécu jusqu’en 2010, assurant la coordination et dirigeant le mouvement mondial en croissance rapide. Ils sont maintenant de retour au Royaume-Uni où ils soutient la famille A Rocha dans le monde entier tout en étant plus proche de sa famille, et non moins leurs petits-enfants. Leur histoire est racontée dans Under the Bright Wings [Sous les ailes lumineuses] (1993) et Kingfisher’s Fire [Le feu du martin-pêcheur] (2008).

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