6 March 2024 | Shanitah Nalukenge | 0 commentaires

Y a-t-il un espoir pour la protection de la création dans l’Église en Ouganda ?

Genèse 2:15 – L’Éternel Dieu prit l’homme et l’installa dans le jardin d’Éden, pour le cultiver et le garder.

Bien que certaines églises locales en Ouganda aient l’impression de pratiquer déjà la protection de la création par rapport au contexte agricole du pays, cette pratique n’est pas coordonnée, n’est pas informée et est souvent considérée comme une faible priorité pour les responsables d’églises débordés. Des progrès ont été réalisés, mais nous sommes confrontés à une lutte ardue et à de nombreux défis.

Lorsque A Rocha Ouganda a contacté l’église située juste en face de notre projet West Bugwe, nous avons été étonnés de constater que le pasteur et sa congrégation avaient du mal à comprendre le lien entre la protection de la création de Dieu et leur foi.

Les églises des zones rurales avec lesquelles nous sommes en contact sont occupées avec des projets humanitaires et considèrent donc les soins de création comme un programme supplémentaire qui les chargerait de trop. Nous le faisons déjà d’une autre manière”, disent-elles. Elles ne voient pas en quoi ces programmes profitent aux églises rurales. Dans certains cas, lorsque nous contactons une église pour lui proposer notre programme de protection de la création, cela peut faire naître l’espoir que des fonds seront disponibles. Les églises ne sont pas habituées à ce que des organisations de protection de la nature les contactent ; elles préféreraient accueillir des organisations qui soutiennent leurs enfants, leurs femmes et leurs personnes âgées.

Contrairement aux églises rurales, les églises urbaines ne peuvent pas bénéficier de concepts tels que l’écologisme car peu d’entre elles disposent de terrains où elles pourraient mettre en pratique des techniques de conservation telles que la plantation d’arbres, l’agriculture à la manière de Dieu, etc. Après quelques années, certaines églises s’installent dans de nouveaux lieux avec de nouvelles communautés qui ont à nouveau besoin de programmes d’introduction. Souvent, il faut que quelqu’un, au sein de la communauté ecclésiale, ait la vigueur nécessaire pour transmettre ce message à sa congrégation.

La gestion et la promotion des programmes de protection de la création nécessitent du temps, de l’argent et du personnel, des ressources qui se font rares. Mais nous essayons d’être créatifs et de nous appuyer sur d’autres activités de projet financées, et nous assurons de maintenir un contact régulier avec une ou deux églises.

Bien que nous soyons face à des défis culturels et à un manque d’enthousiasme, nous comptons également quelques réussites.

Notre église locale dans le district de Busia, Habuleke Full Gospel Church, a été prise dans le conflit entre la communauté locale et l’Autorité forestière nationale de l’Ouganda (NFA). Lorsque nous nous sommes adressés à des institutions confessionnelles pour leur transmettre le message de la protection de la création et de l’éducation à l’environnement, c’est l’une des églises qui nous a chaleureusement accueillis. Elle nous a ouvert ses locaux pour nous proposer des formations dans des domaines tels que l’apiculture, la fabrication de briquettes de charbon de bois, la protection de la création et l’agriculture à la manière de Dieu.

Au début de notre travail de conservation dans et autour de la forêt de West Bugwe, nous avons réalisé que la communauté et la NFA étaient à couteaux tirés parce que la seconde empêchait la première d’abattre des arbres et de brûler du charbon de bois, vital comme moyens de subsistance. Cela a mis A Rocha Uganda dans une position difficile car la communauté nous considérait comme des adversaires. Après avoir interagi avec eux lors d’un service religieux, et expliqué bibliquement nos intentions, cette opposition et cette suspicion ont laisser place à la réconciliation et à l’harmonie entre la population locale et la NFA.

Les habitants de la communauté ont dépendu toute leur vie de cette forêt en particulier, pour tout ce dont ils avaient besoin. Ils y trouvaient du bois de chauffage, du charbon de bois, de la nourriture (une certaine igname ne pousse que dans la forêt), des fruits et des plantes médicinales. Après avoir vendu le charbon de bois et le bois d’œuvre, l’argent servait à payer les frais de scolarité. Les familles possedaient des jardins au milieu de la forêt et le pâturage des animaux était très courant. C’était leur mode de vie !

Lorsque la NFA a pris en charge la gestion de la forêt, cela signifiait qu’elle mettait fin à toutes ces activités illégales. Cela a créé un chaos sanglant, c’est pourquoi ils ont conspiré et brûlé certaines parties de la forêt en 2017.

Au cours de l’étude de base du projet, nous avons réalisé que la communauté ne nous accueillait pas favorablement parce que nous ressemblions plus ou moins à la NFA dans notre mission de protection de la forêt. Au fil des mois, cependant, nous avons gagné leur confiance grâce à un parcours de soins de la création, et aux moyens de subsistance alternatifs que nous avons mis en place et qui nous distinguent de la NFA. Nous leur avons appris qu’au lieu d’utiliser du charbon de bois, ils pouvaient utiliser des briquettes.

L’église de Habuleke nous a également fourni un bureau pour l’un de nos collègues travaillant sur le projet West Bugwe. Cela nous a permis de consolider nos efforts de conservation avec la communauté locale.

Outre les initiatives locales, nous avons développé des réseaux régionaux de conférenciers spécialisés dans la protection de la création et avons diffusé un message en lien direct dans les régions centrales, occidentales et orientales de l’Ouganda. Nous avons pris la parole lors de conférences et de rassemblements organisés dans les églises où nous travaillons à Busoga, Mbarara et Busia (West Bugwe).

Nous avons également développé des partenariats clés avec des institutions de formation et des universités, leur permettant d’incorporer la théologie de la protection de la création dans le cadre de leur formation. Le directeur d’A Rocha Ouganda, le Dr Sara Kaweesa, a régulièrement été invité à co-animer une classe internationale d’étudiants en master sur l’église et les questions environnementales à l’Université Chrétienne d’Ouganda. Notre objectif dans les zones rurales est de former et d’intéresser les pasteurs, les leaders et les jeunes leaders, et au cours des 15 prochaines années, de mettre en place des programmes pour l’école du dimanche (catéchisme).

Nous organisons des missions d’approche pour tenter d’atteindre davantage d’églises et de jeunes. Notre première cible est le Bugwe occidental, où nous pensons que la population est plus en difficulté, ce qui peut expliquer en partie la destruction continue de leur environnement. Lors de ces missions, nous espérons atteindre les gens par le biais de la prédication de porte à porte et de conférences.

A travers l’éducation, les projets pratiques, le plaidoyer et bien plus encore, A Rocha Uganda cherche à guider l’Eglise en Ouganda vers un évangile plus intégré et un engagement plus unifié dans la prise en charge de l’étonnante création de Dieu. Nous espérons particulièrement qu’en travaillant avec les enfants dans les écoles et les églises, ils transmettront le message à leurs parents et aux générations plus âgées.

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