9 February 2022 | Bryony Loveless | 0 commentaires

COP15 de la CDB : conversation avec le professeur Alfred Oteng-Yeboah

Vous avez probablement entendu parler de la COP26 (également connue sous le nom de Conférence des Nations unies sur le changement climatique ou CCNUCC), mais avez-vous entendu parler de la COP15 de la CDB, Convention sur la Diversité Biologique?

Si les discussions de la COP26 ont souvent été sous les feux de la rampe, la conférence des Nations unies sur la biodiversité sera tout aussi cruciale. La CDB devait tenir la 15e réunion de la Conférence des Parties (COP15) à Kunming, en Chine, en 2020. En raison de la pandémie de coronavirus, elle a été reprogrammée pour octobre 2021. Toutefois, elle a été reportée une deuxième fois au printemps 2022, dans l’espoir que davantage de pays puissent y participer.

Le Professeur Alfred Oteng-Yeboah est un négociateur international ainsi qu’un membre du conseil d’administration d’A Rocha International. Il s’est entretenu avec Bryony Loveless sur le report de la COP15 et sur ce que cela signifie pour la biodiversité.

Alfred a récemment reçu la Médaille Commémorative John C. Philips, la plus haute distinction en matière de conservation, décernée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Cette médaille est décernée tous les quatre ans pour récompenser des services exceptionnels dans le domaine de la conservation de la nature et des ressources naturelles.

Quel est l’axe principal de votre travail au sein de la COP15 de la CDB en ce moment ?

J’ai été placé pour diriger deux tâches. La première porte sur le développement des capacités et le transfert de technologies. Certaines recommandations ont été adoptées à la hâte parce que nous n’avions pas beaucoup de temps. Je dois passer en revue ces recommandations afin que, lorsque nous nous réunirons à nouveau – ce qui, je pense, se fera à Genève en janvier prochain – nous serons en mesure de les articuler beaucoup mieux.

La deuxième tâche est similaire, mais elle concerne les objectifs du cadre de rétablissement de la biodiversité mondiale. Je suis co-responsable de certains de ces objectifs et nous devons comprendre les réactions que nous avons reçues des parties, des non-parties, des gouvernements, etc. afin d’être efficaces lors de notre réunion de janvier 2022. J’espère que, d’ici la fin du processus en janvier, nous aurons un document fini qui pourra être présenté à la COP15 lors de la réunion en présentiel.

Pourquoi ces discussions ne peuvent-elles pas avoir lieu virtuellement ?

Il y a beaucoup, beaucoup de problèmes ! Aussi bien des difficultés technologiques que des délais à respecter.

Lorsque les gens sont ensemble, ils arrivent avec tout ce dont ils ont besoin pour communiquer – ils sont prêts à négocier. Cependant, lorsque les gens sont chez eux ou au bureau, ils sont limités en termes de mouvement et de technologie, et cela devient très difficile.

Les réunions virtuelles ont été mises en place afin de réduire l’encombrement du matériel destiné à la COP15 de la CDB. Elles étaient destinées à évaluer les sentiments des parties à l’égard de nombreux documents qui devaient être présentés. Cependant, il est apparu clairement que les projets initiaux soulevaient un certain nombre de problèmes et, bien que les co-présidents aient écouté ces commentaires et procédé à des révisions, ce n’était toujours pas suffisant. En outre, un grand nombre de personnes – en particulier dans la circonscription africaine – ont été coupées du monde en raison des limites de la technologie et d’une connexion Internet défaillante. À deux reprises – en tant que président du SBI – mon Internet s’est interrompu plusieurs fois pendant que je présidais ! Les réunions virtuelles ne sont donc malheureusement pas le meilleur moyen d’obtenir le point de vue des parties, et nous n’avons pas eu d’autre choix que de les reporter.

Quels sont les principaux débats auxquels nous devons nous attendre ?

Une tâche difficile nous attend, car le cadre sur lequel je travaille doit tenir pendant au moins dix ans. L’accord doit refléter les aspirations et les désirs des gens, mais il doit aussi être réalisable.

La COP15 de la CDB influencera-t-elle la COP26 ? Et si oui, comment cela se passera-t-il maintenant que la COP26 doit se tenir avant elle ?

Ces dernières années, la biodiversité n’a pas fait l’objet d’une attention suffisante. Les gouvernements ont semblé plus préoccupés par les questions liées au changement climatique, oubliant la crise bien réelle à laquelle est confrontée la biodiversité.

Toutefois, la bonne nouvelle est que désormais ceux qui travaillent dans le domaine du climat considèrent que la biodiversité apporte une solution au débat sur le climat. C’est notamment le cas du concept de solutions fondées sur la nature, qui est devenu un thème clé de la COP26.

En quoi consiste le fait d’être une personne de foi chrétienne à la COP15 de la CDB ?

Les différentes parties ont des priorités différentes et voient les choses de manière différente – et c’est là qu’intervient la question de la recherche d’un consensus. Cependant, je pense qu’en offrant la possibilité d’écouter les différentes opinions, cela aide les co-présidents, ainsi que le secrétariat de la CDB, à élaborer quelque chose qui offre des compromis.

En tant que chrétiens, et comme beaucoup d’autres gens, nous comprenons que nous avons un impact sur la création. Nous savons que la nature a été créée pour nous par Dieu et que notre travail s’inscrit dans le cadre de ce que Dieu a créé.

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Catégories: entrevues
Mots clés: conservation
Sur Bryony Loveless

Bryony est assistante de communication et chercheuse de politique pour A Rocha International.

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